

Des Fourmis et des Hommes
Les castes
Il existe chez la fourmi une hiérarchie, des castes, des rôles pour chacune, le tout, orchestré via un système de communication très performant. Une fourmi ne vit pas pour elle-même mais pour sa colonie, sa reine ou ses sœurs. Elle fait partie de la vie de la fourmilière. On dit de la fourmi que c'est un insecte social.
La reine :
La reine assure la pérennité de la fourmilière, c'est à dire que c'est la "mère" de toutes les fourmis. Tout au long de sa vie, la reine restera dans les galeries profondes de la fourmilière pour pondre inlassablement des œufs pendant une vingtaine d'années environ.
La reine est d'abord une princesse ailée. Puis, lors du vol nuptial, elle sera fécondée par plusieurs mâles. Au terme de ce vol, la princesse devient reine, et va chercher l’emplacement le plus propice à la construction d'une fourmilière. Elle perd ses ailes mais reste reconnaissable grâce à sa taille plus importante que celle des ouvrières. Après la fécondation, la jeune reine se pose loin de sa cité d'origine pour trouver un endroit approprié et fonder sa ville. Elle perdra ses ailes en creusant le plus profondément possible pour construire la salle où elle restera toute sa vie. La longévité d'une reine est supérieure à 10 ans. Chez certaines espèces, notamment chez les Myrmica rubra, on parle de "polygynie" car on a plusieurs reines pour une seule colonie.
Lorsque la reine meurt, c'est aussi toute la cité qui meurt avec elle.
![]() fourmi reine (2) | ![]() fourmi reine |
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![]() cocon | ![]() fourmi reine (3) |
![]() fourmi reine (4) | ![]() fourmi reine (5) |
![]() fourmi reine (6) | ![]() Takecare |
Les mâles :
Les mâles ont un rôle très mineur, car leur seul rôle est de féconder la future reine. Au terme du vol nuptial, les mâles meurent d'épuisement. Les mâles possèdent des ailes mais sont moins gros que la reine.
Les ouvrières :
Les ouvrières composent la majorité de la fourmilière. La nourriture, la construction, la protection et l'aménagement de la fourmilière sont réalisés par cette caste. A l'intérieur de cette caste, il existe deux groupes, les majors et les minors. Les majors sont les soldats. Ce sont eux qui assurent la protection du nid, mais aussi des tâches domestiques, comme broyer des graines ou transporter des plus grosses brindilles. Les soldats ont généralement une tête carrée pourvue de puissantes mandibules, ce qui fait d'eux des fourmis adaptées au combat.
Les minors plus petites peuvent jouer plusieurs rôles au cours de leur existence. Il existe par exemple les fourrageuses qui découvrent le terrain avoisinant, les nourrices qui s'occupent du couvain avec leur salive antibiotique, les transporteuses qui transportent la nourriture, les maçonnes qui gèrent la construction de la fourmilière et des nids des cocons. Cette répartition des rôles se fait en fonction de l'âge de la fourmi, mais aussi de l’évolution de l’environnement et des besoins de la fourmilière.
Ces fourmis sont asexuées et vivent en moyenne moins d'un an.
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Reproduction
La reine, installée dans la loge royale et entourée de ses servantes, pond tout au long de sa vie. Les quatre stades du développement d'une fourmi sont les suivants :
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De la taille d'une tête d'épingle, l'œuf donne naissance à une larve :
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La larve grandit pendant plusieurs semaines avant de passer au stade suivant. Les nourrices enduisent les larves d'une salive antibiotique qui les préserve de toute maladie.
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Les larves s'entourent d'une couche qui va durcir et les protéger, ce sont les cocons.
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Elle devient nymphe. Le moment venu, les ouvrières percent une extrémité de chaque cocon pour faciliter la sortie de la fourmi juvénile.
C’est seulement si l’œuf a été fécondé avant sa ponte grâce à la spermathèque de la reine, que la fourmi juvénile deviendra une princesse avec des ailes.
Les soldats sont obtenus grâce à une suralimentation des larves initialement destinées à être des ouvrières.


Princesse ou ouvriere
La défense
La défense de la fourmilière s’organise autour de la détection du danger puis de l’appel en nombre des fourmis soldats dont les mandibules sont une arme redoutable. Mais, les fourmis possèdent également dans leur arsenal, des produits chimiques issus des glandes à venin ou glandes à poison particulièrement efficaces.
L'acide formique
Les fourmis ont très souvent recours à leur fameux "acide formique". Il fut découvert en 1671 par distillation d’un grand nombre de cadavres de fourmis par le naturaliste anglais John Ray qui lui donna ce nom. Cependant, d’autres insectes de la famille des hyménoptères possèdent aussi cet acide (notamment les abeilles). Son vrai nom est acide méthanoïque. Il s’agit du plus simple des acides carboxyliques (acides de la chimie organique, très abondants dans la nature). Il s’agit d’un acide faible, volatile et incolore, à l’odeur piquante et âcre. Comme de nombreux acides de faible masse moléculaire (46.03 g/mol), il dégage une forte odeur. L'acide formique a pour formule semi développée CH2O2 ou encore HCOOH. En combat, la fourmi se dresse sur ses deux pattes arrière, ramenant son abdomen sous son cou, et projette sur l'ennemi un jet d'acide formique venant de sa glande à venin par un aiguillon au bout de son abdomen. L'acide peut être projeté à plus de 30 centimètres par une fourmi. L’efficacité de cette arme dépend bien sûr de la taille de la victime et de la concentration d’acide formique envoyée. L'acide formique hautement concentré est mortel chez les Arthropodes.
Le venin
Certaines espèces de fourmis se défendent aussi grâce à du venin. L'espèce la plus connue pour ses piqûres est la fourmi Solenopsis invicta, ou plus communément appelée "fourmi rouge". Leurs piqûres peuvent provoquer une anaphylaxie grave, voire mortelle chez l’homme.
La fourmi rouge, extrêmement agressive, attrape sa victime avec ses mandibules, puis en courbant son corps elle injecte par l'aiguillon située à l'extrémité de son abdomen le produit de sa glande à venin. Si la fourmi n'est pas enlevée rapidement, celle-ci pivote autour de ses mandibules et continue de piquer dans un motif circulaire. Cette substance est une substance chimique organique azotée alcaline dérivée des acides aminés.
La fourmi Camponotus saundersi de Malaisie possède deux longues glandes à venin et si le combat tourne mal, ces fourmis sont capables de s’autodétruire. Elles contractent les muscles de leur abdomen pour faire exploser les glandes et envoyer du poison dans toutes les directions.

L'aiguillon

L'acide formique
