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La gestion décentralisée

Une colonie de fourmis se compose de femelles stériles, les ouvrières, et d’une ou plusieurs reines qui se contentent de pondre des œufs. Les reines n’envoient aucune consigne en dépit de leur nom de reine, elles ne donnent d’ordres à personne. Dans une colonie de fourmis, personne ne commande et comme dans tous les systèmes sans gestion centralisée, la régulation s’opère par des interactions très simples. Les fourmis interagissent via l’odorat. Elles sentent avec leurs antennes, et communiquent avec leurs antennes.

 

Quand une fourmi en touche une autre avec ses antennes, on peut par exemple savoir si elle est de la même colonie, ainsi que le travail qu’elle est en train d’accomplir. Quand une fourmi en rencontre une autre, peu importe de laquelle il s’agit, elles ne se transmettent ni messages compliqués ni signaux élaborés. Tout ce qui importe à la fourmi c’est la vitesse et la fréquence à laquelle elle rencontre d’autres fourmis et donc d’autres signaux du même type.

Les fourmis ont un point commun avec le fonctionnement des réseaux informatiques, du cerveau ou même des cancers : ce sont des systèmes qui n’ont aucune gestion centralisée. Ils utilisent des interactions simples entre composants, cellules ou organismes de base mais différemment selon leur environnement. Et c’est ce réseau qui se met en place suite à ces interactions qui va donner naissance à un fonctionnement d’ensemble incroyablement performant. Ces réseaux façonnent une intelligence réelle ou artificielle. Cette dernière est basée sur une logique à l’opposé du fonctionnement de l’homme et donc aux modèles qu’il a depuis longtemps mis en place et perfectionné ; par mimétisme. Mais en se tournant vers ce fonctionnement décentralisé on peut espérer trouver de nouvelles façons d’aborder la réussite d’une action. En remettant en question la base même du raisonnement tel que nous le concevons depuis des années autour d’un système centralisé organisant l’action, nous pouvons ouvrir nos découvertes et nos progrès vers une nouvelle manière de penser et d’inventer.

 

Les fourmis existent depuis des millions d’années et ont colonisées tous les environnements. Il y a plus de  12 000 espèces de fourmis évoluant dans tous les milieux imaginables. Elles utilisent leurs interactions de façon différente, selon les défis scientifiques de leur environnement. L’étude de ces dernières est une source d’informations fascinante et inépuisable qui va nous apprendre comment, en l’absence de gestion centralisée, d’ordre supérieur, chaque organisme peut trouver sa place et déterminer son activité au mieux pour la vie du groupe.

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